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LES CLÉS DE LA LIBERTÉ

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STATUT DE LA LIBERTÉ

Léa BALUSSEAU, presque 10 ans

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LIBERTÉ

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Tableau collages et peinture - Alexandrine CARPIER

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Série de cartes Liberté - Marie-France BOBO

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MA LIBERTÉ

Ma liberté est ou ? Ma liberté, c'est quoi ?

Ma liberté, je crois que c'est toi

Toi qui me dit "je t'aime"

Moi qui te répond en poème

Que moi aussi je te désire

Dans mon empire

Ma liberté, c'est elle

Ma liberté est plurielle

Cheveux au vent

Je suis impuissant

Devant toi, ma dulcinée

Ma liberté

Ma liberté est dans mon coeur

Dans mes poèmes et mon malheur

Comme mon bonheur

Au fond de moi, comme une tumeur

Mais qui ne tue pas

Hormis les rois

Ma liberté est mon amour

Pour cette fleur qui fait flamme de velours

Dans mon p'tit coeur, je l'aime à en mourir

J'ai vendu mon âme au diable pour son sourire

Car c'est ça la liberté

C'est faire vivre le verbe aimer

Yanis MALOT

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LE VIEIL HOMME DE LA PLAGE

Assis depuis des heures sur le sable devant l'océan,
les cheveux comme s'ils voulaient s'échapper,
le regard perçant derrière le trait des paupières presque closes,
un sourire adressé à l'écume volage,
le vieil homme laisse ses pensées voguer sur l'ondulée.
Il est loin, ailleurs.
Assis depuis des heures sur le sable devant l'océan,
le vieil homme serre dans la main
un morceau de bois rendu par la mer.
Eclat d'entrailles de navire
semblable à un coin planté dans la solitude
du vieux marin.
Assis depuis des heures sur le sable devant l'océan,
le vieux marin revoit son naufrage,
comment un rocher a réduit son esquif
en fragments, débris, échardes, miettes.
Comment une vague l'a déposé sur la plage
où il s'éternise depuis de si longues années.
Assis depuis des heures sur le sable devant l'océan,
le vieux marin, pris d'un doute, se lève et scrute les flots.
L'angoisse le ronge, la peur l'assaille.
Et si le bateau avait percuté le même rocher ?
Des hommes sont peut-être encore vivants
qui viendront accoster là, à ses pieds.
Debout sur le sable devant l'océan,
le vieil homme sent s'effondrer
ce qu'il a construit depuis sa décision d'échouage..
Cette chose précieuse que chacun porte en soi
mais que si peu d'entre nous obtiennent
et qui a pour nom : LIBERTE.

Bernard Duhaut, 24 août 2006

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L'HOMME DE LA PLAGE

Bernard Duhaut 06 octobre 2013


Tous les matins l'homme de la plage vient rendre visite à la mer.
Tous les matins dix puis vingt puis trente mouettes et goélands saluent son arrivée d'une
gracieuse et aérienne sarabande.
Comme le sigisbée s'incline devant sa belle, l'homme, reconnaissant, leur adresse un bonjour
d'un geste de la main et les remercie d'une offrande de rogatons de pain.
Tous les matins il est le premier à dévirginiser le sable de son empreinte d'humain. Et
parfois, joueur, le vent se divertit à effacer les traces de pas de l'homme, comme pour lui couper
toute retraite. Parfois le vent, fâché de cette intrusion, projette le sable sur le profanateur. Comme un
avertissement ou comme une punition chaque grain vient heurter le visage, les mains, les habits du
visiteur qui accepte avec humilité la réprimande. D'autres fois encore, indolent, il le laisse errer à sa
guise sans s'occuper de lui.
Tous les matins, à l'heure où le jour sort en baillant des draps de la nuit et étire ses bras pardelà
la couche nuageuse, l'homme avance tranquillement et communie avec les flots.
D'ordinaire, lorsque vous lisez un roman, une nouvelle, l'auteur vous fournit une foule de
précisions sur les personnages : leur caractère, leur physique, et autres renseignements. Ici , dans ce
dit, point de cela. L'homme de la plage n'a pas d'âge précis, donnez-lui celui qui vous conviendra,
simplement c'est un adulte, pas un enfant. Il peut être grand, ou bien petit, comme bon vous
semblera. Ses cheveux sont de la couleur que vous aurez décidé. Il a le teint hâlé ou blafard, selon
votre préférence. Imaginez sa démarche. Oyez son timbre de voix, bien que dans ce récit nous ne
l'entendrons pas. Voyez ses vêtements. Marche-t-il pieds nus sur le sable ? Qu'a-t-il fait, alors, de
ses chaussures ? Donnez vie à ce personnage, animez-le, créez-le à votre convenance, son
apparence vous appartient. Vous êtes libre de le créer selon vos préférences. Profitez-en, soyez
inventif ! Toutefois, image imposée, ses yeux sont comme translucides. Quand le voile de
l'incertitude ou la brume du désespoir ne les troublait pas on aurait presque pu lire dans l'âme de
l'homme à travers eux. Ce désarroi et ce spleen c'était avant. A présent ses yeux brillent de la
lumière de la sérénité. Le visualisez-vous, cet homme de la plage ? Votre esprit l'a-t-il enfanté ?
Fermez les yeux quelques instants. Accordez-vous un moment… Profitez de cette pause pour
emplir vos poumons d'iode. Chut... Vous entendez ? … Vous l'entendez la symphonie du ressac ?
Vous l'entendez le chant des oiseaux de mer ? Vous le respirez l'air du large ?
Voulez-vous encore un peu de temps ?
...
Bien, poursuivons la narration...
Comme tous les matins, parvenu au pied des lames, l'homme cesse de marcher et regarde la
mer. Il aime quand gracieusement, une à une, les vagues font leur révérence et s'en vont flirter tout
là-bas avec les îles. Il aime tout autant quand elles reviennent fièrement, comme pour dire « nous
voilà de retour » ou bien humblement, comme pour demander pardon de s'être retirées mais
toujours lui faisant offrande de leurs embruns au subtil parfum de l'Ailleurs.
Seul, désarmé de ses doutes, sur cette plage où les mouettes ponctuent de leurs chants et de
leurs rires la mélopée de l'ondulée, l'homme s'offre tout entier aux éléments. Il est seul mais pas
solitaire, peut-on l'être lorsqu'on a le coeur empli d'amour ? Car il aime. Il L'aime de toutes ses
forces, de toute son âme. Et parce qu'il L'a si longtemps attendue, si longtemps espérée, si
longtemps cherchée, et que si longtemps Elle s'est refusée à lui, et qu'enfin, adonisée de ses plus
beaux atours, Elle s'est laissée séduire, il éprouve un bonheur inouï, d'une démesure insoupçonnée.
Mais il ne regrette pas ce chemin parcouru à quémander car ainsi que le disait fort justement le
Ryno de Barbey d'Aurevilly « Peut-on empêcher ce qui fut d'avoir été ? ». Le présent se nourrit du
passé. Et de sentes escarpées où parfois il s'est trouvé au bord du ravin en routes embrumées, de
gués trompeurs en passages tortueux, de cloaques en steppes il a arpenté déserts, plaines et
montagnes à la poursuite de celle qu'il appelait de toutes son énergie. Et lorsque enfin, convaincue
de la noblesse de ses sentiments, languide, Elle s'est abandonnée à son amour, il a connu une
ineffable volupté. Une telle félicité procure souvent la peur, peur de la violence de sa puissance,
peur de la puissance de sa violence, peur de la perdre, peur de ne plus se contrôler. Et l'on se sent
emporté par elle, l'on agit comme un somnambule, l'on n'est plus vraiment soi-même, le regard
illuminé comme celui du sage qui a atteint le nirvana, le corps sans défense, enveloppe de la
méfiance déchirée, et l'on flotte dans l'espace et le temps, nimbé et torpide. Lorsque l'on aime autant
rien de néfaste ne peut plus nous atteindre, tout devient beau, poésie.
C'est donc dans cet état euphorique que l'homme de la plage laisse son esprit errer. Il a le
temps. Rien ne le presse. Elle l'accompagne, Elle est en lui. Elle l'a assuré de sa fidélité. Tant qu'il
ne La trahira pas Elle le soutiendra, comme le boisage retient la galerie de la mine ; l'on ne peut
fouiller le ventre du monde sans se prémunir d'une sécurité. Ainsi en va-t-il de la confiance, elle se
doit d'être méritée et respectée.
Il observe les mouettes et les goélands survoler la mer, leur ancestral alleu. Il les suit des
yeux jusqu'à ce lointain où il les perd de vue. Les oiseaux, comme chassés par le jusant, entraînent
avec eux ses pensées.
Et tandis que celles-ci l'emportent au large, il se sent ballotté, chahuté par les rouleaux. Il se
voit sur son frêle voilier, labourant, sillonnant les flots comme il le faisait avec la terre il y a si peu
de temps, la travaillant pour y semer son témoignage d'amour. Il aime fouir un sol trop longtemps
infécond pour le sublimer de plantes resplendissantes. Et lorsqu'il L'a rencontrée il a déposé
quelques graines de fleurs dans un sillon. Témoignage d'amour. Puis il a planté un olivier.
Témoignage d'harmonie, gage de sérénité. Cet homme que nous découvrons dans ce récit
communie avec les éléments, nous le savons déjà. Et la terre, la mer, le vent, le sable, les oiseaux se
fondent dans ce personnage sibyllin. L'eau, la matière, l'air, l'animal et lui ne font qu'un.
Et maintenant le voici là-bas, au large, minuscule point à l'aune de l'horizon. Mais lui est à la
poursuite de cet horizon qui ne se rapproche pas, qui se refuse, inaccessible, toujours aussi lointain.
Il en est parfois ainsi de notre paraître, d'aucun, fasciné, envieux peut-être, nous présume sûr de
nous alors que nous sommes troublé et à la recherche d'un équilibre intérieur. Mais notre homme ne
désespère pas, il sait que sa pourchasse le mènera vers cet Ailleurs dont il s'enivre des effluves.
Le vent gonfle la voile, le bateau file, guidé par Elle, car l'homme a la main posée sur la
barre mais il ne la contrôle pas, Elle le pilote, il lui fait confiance.
Cette île qui apparaît tout à coup, au loin, qu'une flèche de soleil perçant le ciel cotonneux
semble lui indiquer, cette île fleure bon le vagabondage et l'attire. L'esquif se dirige droit vers elle.
L'homme n'aperçoit aucun être vivant, aucune habitation. Un havre, bordé de pins parasol, offre son
abri au navigateur. Il foule le sable flavescent de cette terre inconnue. Exalté, il s'engage dans la
forêt. Il ignore pourquoi Elle l'a conduit jusqu'à ce lieu sauvage. Certes c'est Elle seule qui détient la
clé de ce mystère mais ne l'a-t-Elle pas bien conseillé jusqu'à présent ? Il n'est pas inquiet, peut-on
l'être lorsque l'on voyage dans les nimbes de la félicité ? Car depuis qu'il L'a rencontrée chaque
seconde est doux heur. Il avance entre les arbres. Il respire à plein poumons cette fragrance
délicieuse. Pourtant il lui semble qu'elle ne provient pas de ce lopin de terre mais d'un lieu situé audelà.
De quel mystérieux royaume de senteurs émane-t-elle ? Il suivait ce parfum lorsqu'il
naviguait ! Il comprend maintenant que ces effluves ont une origine surnaturelle. Bien sûr les pins,
la mer libèrent de subtils arômes mais ce ne sont pas ceux-ci qu'il respire depuis son départ. Cette
senteur, il le sait à présent, l'accompagne depuis qu'il L'a coudoyée. Elle est partout, elle l'enveloppe
de son voile embaumant, elle est en lui. Il pénètre dans une clairière.
Une mouette lance un cri strident. Il sursaute, sort de sa rêverie, il est sur la plage, il n'a pas
bougé. Il regarde le jusant, puis l'horizon, pas d'île en vue. Qu'importe ! demain ou un autre jour il
embarquera sur un bateau qui le déposera dans cette crique qu'il a visionnée en pensée. A moins
qu'il ne patiente jusqu'à pouvoir acquérir le voilier qui lui a permis d'effectuer ce voyage imaginaire.
Il n'est pas pressé, nous le savons. N'éprouve-t-on pas une ambroisienne ivresse à voyager par la
pensée ? N'est-on pas émancipé des contraintes matérielles ? Non, il n'est pas chagriné de se
transporter ailleurs sans bouger de la plage. Il a toujours rêvassé, lui a-t-on souvent répété,
reproché ! Et puis il ne veut pas abuser d'Elle. Il veut l'honorer, se montrer digne d'Elle. Surtout ne
pas la méjuger, ne pas mésuser son concours.
Quelqu'un arrive qui brise involontairement le charme, comme le trait de trop détruit
l'équilibre de l'esquisse. Il s'arrête à la hauteur de l'homme, quelques pas les séparent.
« Bonjour » lance l'intrus, visiblement désireux d'amorcer un dialogue. Sans doute
continuera-t-il par quelque considération d'ordre météorologique, prélude à une conversation plus
personnelle...
L'homme ne répond pas, non pas qu'il soit impoli mais il n'a pas perçu la question de
l'inconnu, absorbé par ses pensées et aussi parce ce que nous avons convenu de ne pas entendre le
son de sa voix. Il fait demi-tour et s'éloigne. Il reviendra demain ; il vient tous les jours. Sans doute
vivra-t-il une autre odyssée. Peut-être un phaéton s'égarera-t-il jusque là ; il accrochera alors ses
rêveries aux ailes de ce long courrier.
Désormais l'homme de la plage n'a plus d'obligation d'action, plus d'entrave de temps. Une
seule contrainte a élu domicile en son âme : celle de ne pas se désenchaîner de sa liberté. Voilà, ça y
est, le mot est lâché : Liberté ! Car depuis qu'il L'a rencontrée, Elle est sa fidèle compagne, sa
source de vie, Elle l'enivre de son parfum. Il L'a si longtemps espérée, si longtemps attendue et il La
chérit tant...

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